
Le secteur de l’électricité est en pleine transformation : développement des énergies renouvelables, modernisation des réseaux, intégration de la domotique et des smart grids… Autant d’évolutions qui stimulent la demande de main-d’œuvre qualifiée. Pourtant, les entreprises font face à un défi majeur : la pénurie de compétences. Ce manque de profils adaptés freine les projets, rallonge les délais et peut même mettre en péril certaines opportunités de marché. Comment expliquer cette situation, et surtout, quelles solutions mettre en place pour y remédier ?
Comprendre les causes de la pénurie
La tension sur le recrutement dans le domaine électrique s’explique par plusieurs facteurs combinés :
- Une demande croissante liée à la transition énergétique, à la rénovation des bâtiments et au développement des infrastructures électriques.
- Des métiers qui évoluent vite, nécessitant des compétences techniques nouvelles (gestion de l’énergie, automatisation, cybersécurité).
- Une image parfois vieillissante du métier, qui attire moins de jeunes en formation initiale.
- Des départs massifs à la retraite parmi les techniciens et ingénieurs expérimentés.
Résultat : le fossé entre les besoins des entreprises et les profils disponibles se creuse, et la concurrence pour attirer les talents est forte.
Miser sur la formation et la montée en compétences
Face à cette situation, la solution la plus durable reste l’investissement dans la formation professionnelle. Les entreprises du secteur électrique peuvent agir sur deux leviers :
- Former en interne : proposer des parcours d’intégration solides pour les jeunes recrues, accompagner la montée en compétences des salariés via des formations techniques continues, et encourager la polyvalence.
- S’appuyer sur l’alternance : accueillir des apprentis ou des étudiants en contrat de professionnalisation permet de former la relève tout en répondant à des besoins opérationnels immédiats.
Les évolutions technologiques rapides exigent aussi de mettre à jour régulièrement les savoir-faire : logiciels de conception, normes électriques, gestion énergétique… Un professionnel formé il y a 15 ans doit désormais maîtriser des outils et méthodes qui n’existaient pas à l’époque.
Valoriser l’attractivité du secteur et des métiers
Pour combler le déficit de main-d’œuvre, il faut aussi renforcer l’image positive du domaine électrique. Cela passe par :
- Communiquer sur la diversité des missions : du terrain aux bureaux d’études, en passant par la recherche et développement.
- Mettre en avant les perspectives d’évolution : un électricien peut évoluer vers des fonctions de chef de projet, d’ingénieur ou de formateur.
- Promouvoir la dimension durable du métier : travailler dans l’électricité, c’est aussi contribuer à la transition énergétique et à un avenir bas carbone.
Un discours moderne, tourné vers l’innovation et les enjeux environnementaux, attire davantage les jeunes générations, sensibles à ces valeurs.
Exploiter les nouvelles approches de recrutement
Dans un contexte tendu, il est nécessaire d’adopter des méthodes de recrutement plus flexibles :
- Ouvrir les critères de sélection : privilégier les compétences transférables et le potentiel d’apprentissage plutôt que la seule expérience dans le secteur.
- Recruter à l’international pour élargir le vivier de candidats.
- Utiliser les réseaux professionnels et les partenariats écoles pour créer un lien direct avec les futurs talents.
Certaines entreprises vont même plus loin en mettant en place des programmes de cooptation ou des campagnes de recrutement innovantes sur les réseaux sociaux, pour toucher un public plus large.
La pénurie de compétences dans le domaine électrique est donc un défi complexe, mais pas insurmontable. Elle appelle à une combinaison de solutions : investir dans la formation, moderniser l’image des métiers, élargir les canaux de recrutement et fidéliser les talents déjà en place. Plus qu’un obstacle, cette situation peut devenir une opportunité pour repenser la gestion des ressources humaines et renforcer l’attractivité d’un secteur au cœur de la transition énergétique.